楽園への進撃
Rakuen e no Shingeki
L'offensive vers le paradis
Sorti le 19 septembre 2018, ce single disponible en deux éditions contient les pistes suivantes :
- 黄昏の楽園 (Tasogare no Rakuen, Le paradis crépusculaire)
- 革命の夜に (Kakumei no Yoru ni, Dans la nuit de la révolution)
- 暁の鎮魂歌 (Akatsuki no Requiem, Le requiem de l'aube) [L'Attaque des Titans ending 4]
À noter qu'il contient également une piste secrète qui diffère selon l'édition du single :
- 暁の追憶 (Akatsuki no Tsuioku, La réminiscence de l'aube) [édition régulière]
- 黄昏の追憶 (Tasogare no Tsuioku, La réminiscence du crépuscule) [édition limitée]
L'édition limitée contient également le MV d'Akatsuki no Requiem.
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Rakuen e no Shingeki, édition régulière
Rakuen e no Shingeki, édition limitée
Dossier complémentaire à Rakuen e no Shingeki
Ⅰ) Introduction
L’Attaque des Titans est à l’origine un shounen manga dont la prépublication a débuté en septembre 2009 et s’est terminée en avril 2021, écrit et dessiné par Hajime Isayama. En juillet 2018, la première partie de la saison 3 de l’adaptation animée, produite par Wit Studio, est diffusée et Revo, sous le nom de Linked Horizon, s’occupe cette fois-ci de l’ending. Le single est sorti le 19 septembre 2018 et comporte deux éditions :
- une édition régulière, comprenant 3 chansons + une piste secrète, Akatsuki no Tsuioku
- une édition limitée, comprenant 3 chansons + une piste secrète, Tasogare no Tsuioku + le MV d'Akatsuki no Requiem
On notera que les pistes sont rangées dans l’ordre. Si vous ne savez jamais lequel est le crépuscule et lequel est l’aube, retenez ainsi que le crépuscule (tasogare) précède la nuit (yoru) qui elle-même précède l’aube (akatsuki). Pour information, le matin se dit “asa” et on le retrouve dans l’album Roman de Sound Horizon.
Au chant, on retrouve Revo sur 2 des 3 chansons. On accueille aussi la chorale d’enfants des Suzukake Children’s Choir sur 2 chansons aussi.
En ce qui concerne les musiciens, on retrouve évidemment YUKI, Atsushi Hasegawa, JUN-JI, Kouji Igarashi, les Gen Ittetsu Strings, etc…
Attention, si vous n’avez pas vu l’anime, vous risquez de vous faire spoiler la 3ème saison.
Particularité de ce dossier complémentaire, on ne traitera pas des références que Revo fait dans ce single ni pour tout autre projet lié à SNK, car tout se trouve déjà ici : Les liens, les références et les messages cachés dans les musiques pour SNK de Linked Horizon
Le titre du single signifie “L’offensive vers le paradis”.
Ⅱ) Les chansons
1. Tasogare no Rakuen
Cette chanson est uniquement interprétée par les Suzukake Children’s Choir et pourrait presque être comparée à un chant de propagande du roi Fritz pour le peuple intra-muros. Le fait que la chanson soit chantée par des enfants la rend encore plus vicieuse : les enfants innocents sont déjà pervertis par le gouvernement et transmettront cette idéologie à leurs propres enfants. Les enfants ont toujours occupé une place importante dans les propagandes des dictatures et des totalitarismes.
Tout est fait pour rassurer le peuple, bien que les éléments jugés comme inutiles ou contre-productifs soient en réalité essentiels et desservent le pouvoir.
Le “monstre effrayant” fait évidemment référence aux titans, mais ici, le titan colossal semble volontairement omis, toujours dans cet objectif de propagande.
Ces couplets ont vraiment quelque chose de malsain, ils dérangent et mettent mal à l’aise. C’est d’ailleurs probablement pour ça que je n’ai même pas été capable de finir l’écoute de la chanson la première fois que j’ai écouté le single, sans pour autant faire attention aux paroles. Tout, des paroles jusqu’à la composition, crée une ambiance déroutante.
Le pré-refrain fait référence au moment où Eren embrasse la main de la reine Historia. Même si, à l’époque, on n’avait pas le contenu de la révélation, on comprend très bien qu’Eren apprend quelque chose de terrifiant, qu’il est seul à savoir, que Mikasa ne sait pas. Le second vers traite de la liberté que désire Eren alors que Mikasa doit abandonner la sienne, certainement à cause de son sang Ackerman.
Le refrain évoque la thématique du crépuscule et de l’aube, le fil conducteur de ce single.
La fin aborde l’aspect religieux de cette chanson, et le “rêve (mensonge)” cruel et magnifique fait à la fois référence au monde et à la promesse d’être protégé par les murs.
2. Kakumei no Yoru ni
Cette chanson, uniquement interprétée par Revo, se rapproche des openings classiques de Linked Horizon. Elle commence par une ambiance dramatique accompagnée par la voix de la soprano Ruriko Nakano.
Les deux premiers couplets font référence à tout ce qui changera suite à l’arc du gouvernement royal, suite à la révolte du bataillon d’exploration, et des conséquences qu’elle aura, bénéfiques pour certains, dramatiques pour d’autres.
La comparaison entre les pétales de fleurs et les papillons de nuit contient en réalité une métaphore. Les pétales de fleurs peuvent s’apparenter aux humains, sous-entendu : on meurt tous un jour.
Le refrain évoque la révolution de façon très terre à terre, “ceux qui trompent le passé” sont en réalité le gouvernement lui-même et sont comparés à des démons (voir le lien donné en introduction).
La seconde partie de la chanson commence en évoquant la complexité du monde : il est difficile de savoir ce qui est juste et qui a raison, il n’y a jamais de bonne réponse. On a ensuite une référence à la citation de Robert Brasillach : “L’Histoire est écrite par les vainqueurs.”
Les “dés du destin” représentent assez bien l’idée d’SNK : son destin est déjà tracé et on ne peut pas le connaître ou aller contre. Les “rires qui fleurissaient hier” font référence au gouvernement royal, désormais réduit au silence voire morts puisqu’ils sont “dans le sol froid”.
Enfin, le vers final évoque le sang, les rêves sont teintés par le sang des morts.
3. Akatsuki no Requiem
La chanson démarre en douceur, avec les Suzukake Children’s Choir. On retrouve des thématiques dignes d’SNK à travers la distinction entre le ciel et la terre et la beauté et la cruauté du monde.
Vient ensuite l’arrivée de Revo, toujours très douce. Attention au spoil, la barrière est une métonymie du mur qui sépare les Mahrs et les Eldiens, tant sur le continent que sur l’île. Le second vers de Revo est tout bonnement poignant : dans SNK comme dans notre monde, il y a des discriminations banalisées et lorsque les victimes rendent la pareille à leurs bourreaux, elles se font rattraper et punir.
Ensuite, la question que Revo se pose semble anodine mais cache en vérité une très sombre réalité : “qui est vraiment celui qui crie ?” cache le fait que tout le monde crie, il y a un véritable boucan qu’on n’arrive plus à distinguer les cris, c’est comme s’ils n’en formaient qu’un.
Les pré-refrains de la chanson signent l’arrivée de la puissance de la chanson : l’instrumentale devient très riche et le chant de Revo devient d’autant plus triste qu’il ne l’était déjà. Les pré-refrains sont teintés de regrets qui ne sont mentionnés qu’à moitié.
Aux refrains, la chanson s’intensifie encore, je vous demanderais même de prêter attention à l’instrumentale. Dans cette chanson, elle est très riche, on découvre des choses à chaque écoute, des détails qui bouleversent. Entre l’orgue et les chœurs, on ne sait où on doit attirer notre attention. Tout cela couplé à la voix de Revo, toujours teintée de tristesse, donne la sensation qu’avancer serait vain. On sent qu’il faut se battre pour l’honneur mais que tout est déjà perdu d’avance. Les fleurs sont d’ailleurs une métaphore des soldats déjà morts.
Le second couplet donne une sensation de progression dans la chanson. La mélodie est quelque peu différente puisque la plupart des temps a été divisée par deux. On a de ce fait l’impression que le rythme a augmenté alors que non. Cela crée de la diversité dans la chanson elle-même.
On retrouve à nouveau un couplet poignant de la part de Revo, qui se paye le luxe de jouer sur les homophones. Ensuite, attention au spoil, Revo semble directement s’adresser à Eren : “Lorsque tu connaîtras la vérité, le monde s’effondrera” → on ne sait que trop bien les conséquences qu’aura l’exploration de la cave d’Eren.
On retrouve ensuite un pré-refrain aussi puissant et teinté de regrets que le précédent et la voix de Ruriko Nakano fait toujours le pont vers le refrain.
Le dernier couplet interroge sur le prix de la liberté, idée déjà bien présente dans SNK. La question “Retrouverons-nous ce qui nous a été volé ?” est un euphémisme : allons-nous retrouver nos morts ? Ce qui, en ce sens, est triste.
L’intervention de Revo est profonde : il y a des choses très simples à comprendre mais d’autres qui sont extrêmement difficiles. Mais parmi cette chose simple, il y a le fait qui définit SNK et Sound Horizon : “Les mêmes tragédies se répéteront encore et encore”, le cycle sans fin, la spirale infernale.
Le dernier refrain semble apporter une touche d’espoir : un jour, il n’y aura plus de morts et on pourra se revoir.
Les pistes secrètes : Akatsuki no Tsuioku & Tasogare no Tsuioku
Ce sont des pistes instrumentales reprenant avec une boîte à musique les thèmes d'Akatsuki no Requiem et de Tasogare no Rakuen.
Ⅲ) Conclusion
Rakuen e no Shingeki n’a beau être qu’un single avec trois pistes chantées, il est extrêmement riche, tant dans ce qu’il cherche à transcrire comme ambiance que dans ses paroles qui sont très recherchées, preuve que Revo a porté un intérêt tout particulier à la concrétisation de celui-ci.
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