進撃の軌跡

Shingeki no Kiseki

Les sentiers de l'offensive


Sorti le 2 mai 2017, cet album reprend dans des versions inédites la plupart des chansons issues de la collaboration entre Linked Horizon et l'Attaque des Titans. Afin de promouvoir la saison 2 de l'anime et son nouvel opening interprété par le groupe, l'album sort en deux éditions.

On a alors le droit à un album complet contenant onze chansons :

- 二か月後の君へ (Nikagetsugo no Kimi e, Pour toi, dans deux mois)

- 紅蓮の弓矢 (Guren no Yumiya, L'arc et la flèche cramoisis) [L'Attaque des Titans opening 1]

- 14文字の伝言 (Juuyon Moji no Dengon, Un message en 14 caractères)

- 紅蓮の座標 (Guren no Zahyou, L'axe cramoisi) [L'Attaque des Titans : L'arc et la Flèche Cramoisis Insert Song]

- 最期の戦果 (Saigo no Senka, Le dernier butin de guerre)

-  神の✴御業 (Kami no ✴ MiwazaL’Œuvre ✴ de Dieu)

- 自由の翼 (Jiyuu no Tsubasa, Les ailes de la liberté) [L'Attaque des Titans opening 2]

- 双翼のヒカリ (Souyoku no Hikari, La lumière aux deux ailes)

- 自由の代償 (Jiyuu no Daishou, Le risque de la liberté) [L'Attaque des Titans : Les Ailes de la Liberté Opening]

- 彼女は冷たい棺の中で (Kanojo wa Tsumetai Hitsugi no Naka de, Elle est dans un cercueil froid)

- 心臓を捧げよ! (Shinzou o Sasageyo!, Consacrez votre cœur !) [L'Attaque des Titans opening 3]

L'édition limitée offre du contenu supplémentaire tel qu'un blu-ray possédant la tracklist suivante :

- 自由の代償[劇場版Size]アニメ映像と共に収録 (Jiyuu no Daishou [Gekijouban Size] Anime Eizou to Tomo ni Shuuroku, Le prix de la liberté [format film] inclus dans le film d'animation)

Mais cette édition limitée ajoute également trois chansons qui sont :

-  紅蓮の灯を纏い水平線の彼方へと… (Guren no Hi o Matoi Suiheisen no Kanata e to..., T'enveloppant d'une lumière cramoisie, tu te diriges au-delà de l'horizon...) [Hidden track]

- Dive into the Spin-off World!! (Plongez dans le monde du spin-off !!) [Hidden track]

- 青春は花火のように (Seishun wa Hanabi no you ni, La jeunesse est comme un feu d'artifices) [L'Attaque des Titans : Junior High School opening] [Bonus track]


Liens d'achat :

- Édition régulière

- Édition limitée


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Shingeki no Kiseki, édition régulière

Shingeki no Kiseki, édition limitée



                                                                                                                                                                                                                                                                                                   
Dossier complémentaire à Shingeki no Kiseki


Ⅰ) Introduction

L’Attaque des Titans est à l’origine un shounen manga dont la prépublication a débuté en septembre 2009 et s’est terminée en avril 2021, écrit et dessiné par Hajime Isayama. En avril 2017, la saison 2 de l’adaptation animée, produite par Wit Studio, est diffusée et c’est toujours Revo, sous le nom de Linked Horizon, qui s’est chargé de l’opening de cette saison. Comme de nombreuses chansons avaient déjà été composées entre 2014 et 2015 pour les films et la parodie, un album voit le jour, reprenant les deux premiers openings, le nouveau, les thèmes de 2014 et 2015, ainsi que six nouvelles chansons totalement inédites. L’album est sorti le 17 mai 2017 et comporte deux éditions :

  • une édition régulière, comprenant 11 chansons, l’opening de la parodie étant absent de cette version
  • une édition limitée, comprenant les 11 chansons, ainsi que 2 chansons secrètes et l’opening de la parodie. Elle contient aussi la vidéo de la version film de la chanson Jiyuu no Daishou, opening du deuxième film récapitulatif de l’Attaque des Titans.

Au chant, on retrouve Revo sur 7 chansons pour l’édition limitée, 6 sur l’édition régulière, Eiko Matsumoto, TSUKIKA, MANAMI et Misaki Fukunaga, chacune sur 2 chansons dont la piste Kami no Miwaza, où l’on retrouve Mami Yanagi. 


En ce qui concerne les musiciens, on retrouve évidemment YUKI, Atsushi Hasegawa, JUN-JI, Kouji Igarashi, les Gen Ittetsu Strings, etc…


En 2019, Revo, Eiko Matsumoto et Misaki Fukunaga sont même invités à la Saudi Anime Expo en Arabie Saoudite pour y interpréter Guren no Yumiya, 14-Moji no Dengon, Kanojo wa Tsumetai Hitsugi no Naka de et Shinzou o Sasageyo!. C’est la première fois que Revo allait faire un concert hors de l’Asie.


Attention, si vous n’avez pas vu l’anime, vous risquez de vous faire spoiler la 3ème saison, car une explication sera nécessaire et nécessite d’aller au-delà de la saison 2.


Particularité de ce dossier complémentaire, on ne traitera pas des références que Revo fait dans ce single ni pour tout autre projet lié à SNK, car tout se trouve déjà ici : Les liens, les références et les messages cachés dans les musiques pour SNK de Linked Horizon


Le titre du single signifie “Les sentiers de l’offensive”.


Ⅱ) Les chansons


01. Nikagetsugo no Kimi e

Première chanson de l’album, il s’agit d’une chanson assez personnelle de Revo, se terminant par une lettre qu’il dédie à Eren Jäger.

La chanson s’ouvre sur une douce introduction accompagnée de narrations allemandes par Sascha, qui narre tout l’album.

Les questions font évidemment référence au fait qu’Eren vit à l’intérieur des murs et à son désir de liberté, d’aller au-delà des murs.

Le refrain fait référence à l’envie ardente d’Eren, sous les métaphores de la flèche cramoisie qui s’embrase et de la lumière cramoisie. 

On revient ensuite sur un couplet reprenant les mêmes thématiques que les deux premiers. Ces couplets sont tous en parallélisme.

Le deuxième refrain traite des soldats déjà morts et du deuil. Revo fait aussi référence aux événements traumatisants qu’Eren a vécu : il a su les surmonter pour continuer à aller de l’avant, il a su s’en servir pour alimenter son désir de liberté.

On a ensuite un pont de guitares qui se finit en apothéose avec les chœurs pour mener au quatrième couplet, qui traite des difficultés de la réalité : les combats, les titans, les morts, les trahisons, le mensonge, etc… La fin de ce couplet est très personnelle : Revo semble triste et réalise qu’il est vain de tenter de convaincre Eren, comme s’il avait lui-même peur de le voir mourir. Ce qui est très peu étonnant, SNK est une œuvre qui partage énormément de points communs avec l’univers de Sound Horizon, et ce, par pur accident. Il est donc probable que Revo soit très attaché à cet univers et sente les révélations et les potentielles morts à venir.

Ce qui colle avec l’ultime refrain, où l’on va spoil la saison 3, qui fait référence à la malédiction des 13 ans. Revo sait qu’Eren mourra dans moins de treize ans, il connaît cette malédiction et la suite de l’histoire car il lit le manga. La saison 2 a été diffusée en 2017 et à cette époque, dans le manga, on venait d’avoir les révélations sur le monde extérieur. En effet, le tome 22, correspondant à la fin de la saison 3, est sorti le 7 avril 2017, soit 6 jours après le début de la diffusion de la saison 2.

Après le refrain, Revo revient encore sur les révélations des carnets de Grisha Jäger avant de faire un long passage sur les horizons.

Ensuite, Sascha annonce enfin le titre de la chanson en allemand et on passe à la lettre de Revo.


02. Guren no Yumiya

La chanson commence par une intro chorale d’une vingtaine de secondes, absente de la version courte. Par rapport à la version de 2013, une narration de Marina Inoue, voix d’Armin dans la version originale de l’anime, est rajoutée. Cette dernière est semblable à celle qu’on trouve dans l’anime. On a ensuite la partie déjà connue, au détail près que le titre narré en allemand par Sascha est ajouté.

Cette chanson comporte beaucoup d’allemand, dû aux influences germaniques qu’on retrouve dans l’œuvre originale.

Le premier couplet utilise de nombreuses métaphores pour décrire l’univers glauque, morbide et oppressant de l’Attaque des Titans. Le filtre présent sur la voix de Revo est absent dans le MV.

Le pré-refrain montre le mépris qu’a Eren envers les titans. 

On a ensuite un refrain à la troisième personne décrivant Eren sous tous ses aspects : son envie de liberté et celle d’éradiquer les titans.

Le titre, l’arc et la flèche cramoisis, s’explique de plusieurs façons : il permet d’instaurer la métaphore filée de la chasse, présente pendant une grosse partie du morceau et accentuée par le nom même du personnage principale, Eren Jäger, Jäger signifiant chasseur en allemand. Le cramoisis est une teinte de rouge pouvant ici faire référence au sang.
On a ensuite un solo de synthé pour enchaîner avec la deuxième partie de la chanson : la métaphore filée de la chasse.

Dans ce passage, le terme “cible” est prononcé “eux”, mais pour des raisons grammaticales, j’ai choisi de le remplacer par “proie”. 

Les deux premiers vers sont en parallélisme, et on l’observe très bien dans le livret du single. Les caractères présents sur les deux lignes sont centrés et ceux qui diffèrent sont placés en haut ou en bas (extrait tiré du livret de Jiyuu e no Shingeki) :

Revo décrit ensuite les chasseurs, où l’on peut observer une antithèse entre la flamme et la glace, entre la passion et la froideur, avant d’enchaîner avec les solos de guitare et la troisième partie de la chanson.

On a ensuite la narration en allemand puis une citation directement reprise de l’Attaque des Titans. Le pré-refrain est ensuite joué deux fois avant d’avoir le refrain, décrivant toujours d’une autre manière Eren, dont le nom est directement cité, et en mentionnant l’horizon pour rappeler le nom du groupe, avant le final de la chanson.


03. 14-Moji no Dengon

Interprétée par Eiko Matsumoto, il s’agit de la character song de Carla Jäger, mère d’Eren, pouvant correspondre à ses derniers instants, avant de mourir.

La piste s’ouvre par une intro assez mélancolique, voire un peu enjouée. C’est le but de la chanson : nier la mort jusqu’au dernier moment, se rappeler tant que possible des bons moments avant de partir.

La chanson enchaîne donc avec des souvenirs banals d’une mère et de son enfant turbulent. L’air et le chant d’Eiko Matsumoto montrent que Carla n’est pas énervée, ils révèlent une certaine douceur correspondant bien au personnage. 

On arrive au pré-refrain : l’intention révélée précédemment est clarifiée, Carla apprécie ces petits moments avec son fils. La mention du “vous” lors de l’arrêt du temps pourrait même aller jusqu’à inclure Mikasa.

Désormais, voici le refrain : la réalité nous rattrape, on sait qu’un jour, il faudra mourir et qu’un enfant grandit. Ça ne veut pour autant pas dire que Carla va mourir, n’est-ce pas ? Jusque-là, ça peut encore être qu’une simple crise existentielle, ou une prise de conscience.

On passe ensuite au pont de mélodica.

La seconde partie de la chanson est déjà beaucoup plus évocatrice quant au sort de Carla : cette dernière semble désormais avoir des regrets, comme si elle avait des choses qui lui tiennent à cœur qu’elle n’a pas encore dites, et tout spécialement à Eren, son fils.

On a la figure de la mère protectrice, qui croit en son fils. On retrouve une phrase dite lors d’un flashback dans la saison 3 : le simple fait de naître fait de nous des gens exceptionnels.

On arrive enfin au final de la chanson : Carla fait part de ses paroles les plus chères à Eren, elle croit en lui et souhaite donc qu’il croie en lui aussi. Mais il semble qu’elle n’ait pu dire la fin, d’où la mention d’un messager : l’oiseau, être libre, et faisant peut-être référence aux pigeons voyageurs qui transmettaient des messages et des lettres. On peut en conclure que si elle a besoin de quelque chose pour lui transmettre le message, c’est qu’il est déjà trop tard : sa mort approche à grands pas. Elle regrette donc de ne pas avoir pu lui dire qu’elle l’aime et qu’elle le remercie d’être né.

Le message a été traduit par “Merci de ta venue” pour conserver les quatorze caractères, mais il signifie en réalité “Merci d’être né”. On a enfin l’oiseau qui bat des ailes : Carla est morte.


04. Guren no Zahyou

Insert song du film “L’Arc et la Flèche Cramoisis”, récapitulant les treize premiers épisodes de l’anime, Guren no Zahyou voit le jour en 2014 mais ne bénéficie d’une version complète qu’en 2017, avec la sortie de l’album. Elle fait évidemment énormément référence à Guren no Yumiya.

La chanson commence par une longue introduction d’ambiance.

Le chant commence en rappelant le caractère gueulard d’Eren au début de l’œuvre, comme si Revo cherchait personnellement à le faire revenir sur Terre.

Le second couplet a ce même objectif mais cette fois-ci, ce sont les morts eux-mêmes qui rappellent Eren à l’ordre, sous-entendu : si tu continues comme ça, tu finiras comme nous.

Le pré-refrain rappelle la dure réalité dans SNK : même en cas de victoire, il y a bien souvent beaucoup trop de morts du côté des humains.

Le refrain est lancé, on se place à la fin de la bataille de Trost, avec le crépuscule qui annonce petit à petit la première victoire de l’humanité. Ensuite, le refrain nous dépeint, à la manière de ceux de Guren no Yumiya, le personnage d’Eren Jäger. Les coordonnées cramoisies peuvent ici désigner celles de Trost, la couleur rappellerait aussi ici le sang.

On a ensuite les solos de guitares

Après, on spoil la saison 3. En effet, le couplet fait référence à Eren Krüger et son nom est même mentionné dans le refrain. Effectivement, les chapitres correspondants à ses révélations étaient déjà disponibles en 2017.

On a ensuite un pré-refrain ayant un rôle similaire au premier. Le refrain dépeint cependant Krüger, et non Jäger. La fin du refrain peut rappeler le flashback où Eren Krüger transmet l’Assaillant à Grisha Jäger. 

On a enfin un final revenant à Eren, montrant que rien qu’entre la chute du mur Maria et la bataille de Trost, il a déjà énormément changé. Ce final rappelle aussi le nouvel objectif qui découle de cet arc : la cave de Shiganshina, le lieu où l’intersection entre les origines et l’apocalypse, le choc qui découlera de ces révélations.


05. Saigo no Senka

Interprétée par TSUKIKA, il s’agit de la character song d’Ilse Langner, personnage de l’OAV “Le Carnet d’Ilse”, sorti en 2013, adaptant le chapitre bonus du tome 5 du manga.

La chanson est très dynamique, symbolisant l’urgence dans laquelle se trouve Ilse.

On retrouve aussi plusieurs répliques de l’anime et du manga, ainsi que l’intervention finale de Hiroshi Kamiya, voix de Livaï dans la version originale de l’anime.

Durant toute la chanson, il y a un effort de réalisé sur l’écriture et la rythmique du texte assez impressionnant. On observe des homophones, des paronymes et même des allitérations qui créent du rythme, en plus de la mélodie qui se joue, ce qui rend la chanson très impactante.

La chanson raconte l’OAV de manière chronologique mais en partant de là où le manga commence. Dans le manga, toute la partie sur l’expédition du bataillon d’exploration n’existe pas et on commence directement avec le flashback, comme dans la chanson. Mais cette dernière reprend aussi des éléments qui ont été rajoutés dans l’OAV.

Le refrain met le scénario en pause pour s’intéresser à la volonté d’Ilse : celle de ne pas abandonner, puis on s’intéresse à son combat : écrire son journal. Elle y note tout ce qu’elle fait dans l’espoir que ça puisse être utile au bataillon, dans le cas où elle mourrait.

Ensuite, changement d’ambiance, on est dans une forêt. C’est la rencontre avec le titan déviant capable de parler. Ses paroles sont relatées. La suite reprend peu ou prou les répliques de l’OAV.

Pour le dernier refrain, le ton change : Ilse semble sentir sa fin venir, jusqu’au moment où Revo utilise un de ses mécanismes préférés, la fin brutale, généralement utilisée pour une mort ou une chute inattendue.

À partir de là, Ilse est morte. Il ne s’écoule plus qu’un instant. Ce sont ses toutes dernières pensées, avant même qu’elle n’ait eu le temps de les dire ou de les écrire.

On a ensuite l’intervention de Hiroshi Kamiya qui reprend une réplique de l’OAV et du manga. Celle-ci est cependant un peu allongée.


06. Kami no  Miwaza

Il s’agit de la piste la plus courte de l’album, à peine 2min, si l’on exclut les pistes secrètes de l’édition limitée. Interprétée par les 5 femmes de l’album et des chœurs, cette chanson n’a aucune instrumentale, seulement des bruitages d’ambiance, puisqu’il s’agit d’un chant religieux.

À travers cette chanson, Revo s’imagine à quoi pourrait ressembler un chant religieux à l’intérieur des murs.


07. Jiyuu no Tsubasa

Deuxième opening de la première saison, ce dernier contient aussi beaucoup d’allemand.

La chanson commence par une intro en allemand, célébrant la victoire à Trost avant d’enchaîner sur un couplet très court préparant l’auditeur à la prochaine bataille.

On a ensuite le titre annoncé en allemand, rajouté par rapport à la version de 2013. De ce fait, dans cette version de la chanson, il est présent à deux reprises.

Le refrain donne des impressions de victoire et de liberté. Le bataillon d’exploration est optimiste grâce à la clé qu’est Eren.

La chanson suit une structure assez similaire au premier opening : on passe à la seconde partie grâce à un pont de synthé.

Les paroles évoquent les oiseaux, allégorie de la liberté chez SNK et chez Revo, et rappelant le titre de la chanson : les ailes de la liberté, présentes dans le manga comme étant l’emblème du bataillon d’exploration.

“Pour quoi sont faites tes ailes ?” → les ailes sont ici une métaphore de harnais de manœuvre tridimensionnelle ou bien alors des techniques de combat comme dans la chanson Jiyuu no Daishou.

On a ensuite un passage en allemand sur la dualité et la complémentarité de la liberté et de la mort. 

On a ensuite un passage très introspectif, Revo se pose une question importante avant d’y répondre quelques vers plus loin : si nous sommes nés, c’est pour être libres.

Les solos de guitare et de basse emmènent vers la troisième partie de la chanson, qui commence par une ambiance lourde et pesante, rappelant bien qu’on est dans SNK et que rien n’est joué, avant de passer à quelque chose de plus beau, de plus apaisé. Les paroles font évidemment écho aux refrains du premier opening, avec une antithèse entre les ténèbres et la lumière.

On revient ensuite de façon très énergique au refrain, mentionnant de nouveau l’horizon pour rappeler Sound et Linked Horizon. Mais on peut aussi aller un peu plus loin : la cape du bataillon d’exploration est “l’horizon de la liberté”, là où le bataillon est allé, la distance parcourue en-dehors des murs et donc là où les humains sont libérés des titans.

Le final de la chanson reprend l’intro.


08. Souyoku no Hikari

Interprétée par MANAMI, il s’agit de la character song de Petra Ralle, membre de l’escouade de Livaï.

Elle y fait part de ses sentiments pour Livaï d’après l’interprétation de Revo. Oui, parce que c’est toujours utile de le préciser : cet album n’a rien d’officiel. C’est pour ainsi dire une œuvre de fan. Revo fait ses propres interprétations de l’œuvre avec son bagage, lié aussi à ce qu’il a déjà fait pour Sound Horizon. Mais en plus, nous, on doit interpréter ce qu’a transcrit Revo. Cette chanson peut être une déclaration d’amour comme un profonde marque de respect d’une subalterne pour son supérieur, le soldat le plus fort du bataillon d’exploration. On ne saura d’ailleurs probablement jamais ce que Revo pense de la relation entre Livaï et Petra, il fait toujours en sorte d’être assez flou, vague, évasif lorsqu’il écrit, justement pour pousser le public à avoir différentes interprétations, et ce, même pour les Japonais. Par ailleurs le vers "Personne ne peut prédire l'avenir" n'est pas un foreshadowing mais une citation de Livaï dans la saison 1 de l'anime.

Dans un premier temps, Petra se sent faible, par rapport à Livaï, elle a la sensation qu’il doit toujours la protéger et se met même à craindre le jour où il ne sera plus là.

On a ensuite le refrain. Chose rare chez Revo (et même chez les auteurs japonais en général) : à chaque fois, le refrain est identique. D’habitude, il y a toujours de légers voire de drastiques changements dans le texte, mais pas là.

Ce refrain évoque les ailes de la liberté : une aile blanche rappelant les plumes des oiseaux, animaux libres par excellence selon Revo et Hajime Isayama, et une aile noire rappelant tous les morts, pour ne pas les oublier.

On a ensuite une évidence même : les oiseaux ne peuvent pas voler s’ils n’ont qu’une aile. On peut y faire écho avec le refrain : l’aile noire est importante, en n’oubliant pas les morts, on peut continuer à avancer. Ensuite, Petra revient à sa peur de la mort de Livaï, car elle estime qu’il en fait trop, avant d’évoquer sa propre mort.

Elle sait désormais que sa mort est imminente. Elle aimerait dire quelque chose à Livaï, mais on ne saura jamais ce que c’est. Cela fait référence au chemin qui mène au minimum de regrets, en début de chanson. Finalement, elle a toujours des regrets.

On revient ensuite au refrain.

On arrive ensuite au final de la chanson : la mort de Petra. Elle espère avoir été à la hauteur du jugement de Livaï. L’instant de sa mort est marqué, comme dans 14-Moji no Dengon, par un bruitage. Ici, il se trouve en fond, lors du “habataku”, ce qui signifie qu’elle n’a pas eu le temps de finir sa phrase. Mais de part la musique qui continue normalement, on peut s’imaginer que sa conviction dépasse la mort et qu’elle parvient tout de même à Livaï.

On entend à la fin le bruit du corps de Petra lorsqu’il est lâché pour alléger le poids que les chevaux doivent transporter.


09. Jiyuu no Daishou

Il s’agit de l’opening du film “Les Ailes de la Liberté”, récapitulant les épisodes 14 à 25 de l’anime. Revo a d’ailleurs avoué que composer cette chanson s’était avéré difficile car il fallait suivre le déroulé et l’action du film. Normalement, les visuels sont faits après la musique, là c’était l’inverse. Wit Studio avait l’histoire, le montage, et Revo devait se caler dessus. C’est pour cela qu’il s’agit d’une chanson extrêmement chapitrée avec des changements d’ambiance très brutaux.

On commence la chanson avec une volonté d’éradiquer les titans extrêmement prononcée ainsi que de risquer sa vie s’il le faut.

Le second refrain fait une éloge du bataillon d’exploration : les chevaux sont si rapides qu’ils en transpercent le vent et les soldats sont fiers de porter les ailes de la liberté.

Ensuite, Revo évoque justement la complexité de l’œuvre : on ne sait pas ce qui distingue l’ennemi de l’allié. Attention au spoil de la saison 2. Il s’agit ici d’une référence à la trahison de Reiner et Bertolt, qui était déjà parue dans le manga.

On a ensuite les noms de divers personnages qui sont cités, avant de passer un ton triste puis pragmatique. Les soldats sont dépités face à la mort de leurs camarades mais s’en servent pour nourrir la rage qui leur permettra de vaincre les titans. 

On retrouve ensuite la métaphore des vagues, symbolisant ici le désastre ou les titans.

Pour continuer, on a un passage dramatique : les titans s’approchent, avant de mener à la lumière grâce à leur détermination.

Dans l’ultime refrain, le cyclone est une métaphore des titans, qui sont massacrés et qui pourtant massacrent les soldats.

La chanson se finit brutalement, sur un ton dramatique.


10. Kanojo wa Tsumetai Hitsugi no Naka de

Character song d’Annie Leonhart interprétée par Misaki Fukunaga, elle évoque sa relation avec son père et les autres membres de la 104ème brigade d’entraînement.

Annie s’interroge d’abord sur des questions sans réponses et avoue être jalouse d’Eren car il ne semble pas ou plus se les poser.

La partie qui suit est assez introspective, Annie se pose des questions sur les lois qui régissent ce monde, avant de prévenir sur le fait que tout ce qui s’est produit ne dépendait pas d’elle.

Le refrain évoque ses envies de liberté, analogues à celles d’Eren. La chanson met les deux personnages en confrontation et en comparaison.

Attention au spoil de la saison 3 : la chanson reprend en confrontant les idéaux mahrs et eldiens puis en racontant l’Histoire telle qu’elle s’est déroulée, l’arrivée sur Paradis et la création des murs.

Les vers qui suivent démontrent l’endoctrinement qu’Annie a reçu : les Eldiens sont fautifs, ils sont des criminels. En allant vers Paradis, avec le pacte de non-agression, ils se dirigent vers la mort car Mahr pourra les attaquer avec les titans et récupérer l’originel.

Ensuite, Annie parle à tout le monde, les forts comme les faibles, pour leur dire qu’il y a des choses immuables en ce monde et qu’il faut apprendre à vivre avec, avant de revenir sur ses propres regrets.

Le dernier refrain reprend au combat dans le district de Stohess, juste avant qu’elle ne s’enferme dans son cristal, ce “cercueil froid” désigné dans le titre. Ce refrain apporte une vision fataliste de notre monde : il est inutile de rêver, la réalité finit toujours par nous rattraper.

Le final semble se passer dans le cristal. Comme beaucoup de fans, Revo s’est certainement dit que si Isayama l’avait simplement enfermée dans du cristal et non tuée de façon conventionnelle, c’était pour la faire revenir et qu’il se demande si Annie sait si elle peut s’en sortir ou non. Dans ce passage, on apprend qu’Annie a rêvé et qu’elle veut raconter son rêve à quelqu’un, probablement son père ou Armin, qui lui rend régulièrement visite.


11. Shinzou o Sasageyo!

Troisième opening de l’anime, celui de la saison 2, Shinzou o Sasageyo! fait partie des plus populaires.

Dans un premier temps, Revo se place du point de vue d’Eren, encore naïf, qui découvre qu’il peut toujours y avoir pire. Le bruit fait référence aux pas des titans.

Ensuite, il met en place la haine d’Eren envers les traîtres. Il faut les “exterminer”. Il y fait part de ses inquiétudes quant à la possibilité de les vaincre.

Le refrain se place lui du côté d’Erwin, qui doit motiver ses troupes pour vaincre les titans, vaincre Reiner et Bertolt et libérer Eren.

La chanson reprend à la haine envers les traîtres. Ils sont de nouveau désignés comme des démons, ce qui amusant quand on sait que le manga venait de révéler le passé de Grisha, et il est de nouveau question de les massacrer.

La suite de la chanson semble du point de vue d’Erwin uniquement, Eren est délaissé.

Les titans sont considérés comme des créatures inhumaines, qui ont volé et souillé les caractéristiques physiques propres aux Hommes.

Ensuite, comme à de nombreuses reprises dans cet album, il est question de regrets, de morts. Il peut peut-être s’agir globalement d’une référence aux OAV Birth of Livaï, “Kuinaki Sentaku” en japonais (悔いなき選択, littéralement : un choix sans regrets).

Enfin, “Notre terre promise se trouve au confin du paradis” fait référence à l’Histoire eldienne, où les Eldiens avaient migré vers Paradis, leur terre promise, alors que ceux d’aujourd’hui veulent en partir.

On a ensuite une reprise des thèmes et des idées fortes de cet album, avant l’ultime refrain, dans la continuité des deux précédents.


Les pistes secrètes : Guren no Hi o Matoi Suiheisen no Kanata e to... & Dive into the Spin-off World!!

Elles ont pour objectif de faire la transition vers la piste bonus : l’opening de la parodie. Elles sont instrumentales et les plus courtes pistes de l’album en édition limitée.


La piste bonus : Seishun wa Hanabi no you ni

L’Attaque des Titans : Junior High School est à l’origine un shounen manga dont la prépublication a débuté en septembre 2012 et s’est terminé en 2016, écrit et dessiné par Saki Nakagawa. En octobre 2015, une adaptation animée très différente du manga, produite par Production I.G, est diffusée et c’est Revo, sous le nom de Linked Horizon, qui s’est chargé de l’opening de cette parodie.

À la manière de Guren no Zahyou et de Jiyuu no Daishou, il aura fallu patienter quelques années pour découvrir la version complète de cette chanson, opening de la parodie l’Attaque des Titans : Junior High School !.

La chanson reprend sur un air joyeux les grandes thématiques de l’anime original, ce qui crée un décalage amusant.

Le refrain, quant à lui, s’axe réellement sur l’école et la détourne du point de vue des élèves pour détendre l’atmosphère. 

L’ultime couplet est cependant différent des autres, on s’interroge, dans celui-ci, mais toujours de manière un peu sarcastique. Le syndrôme du huitième grade (environ la classe de 5ème en France) désigne les adolescents qui s’inventent des styles ou des envies pour attirer l’attention, pour qu’on les remarque. On revient ensuite directement au ton humoristique et rebelle des élèves avant de finir sur l’ultime refrain et le “Bravo” de Revo, puisque celui-ci fait une apparition dans l’ultime épisode de la parodie.


Ⅲ) Conclusion

Shingeki no Kiseki reprend toutes les thématiques de l’Attaque des Titans, qui sont déjà similaires à celles que Revo aborde avec Sound Horizon. C’est presque l’album parfait pour découvrir l’œuvre de Revo, on est dans un univers qu’on connaît déjà, avec lequel on se sent déjà à l’aise et on peut plus facilement apprécier le travail que Revo a réalisé. Les thématiques les plus importantes se retrouvent dans l’album Moira, qui est un excellent album avec lequel on peut enchaîner facilement si l’on apprécie l’Attaque des Titans.